Osuny reçoit le Prix CGSCOP Coup de cœur de la coopération

Florian Perret prend la parole : Et donc nous avons un deuxième prix à remettre. J'invite Fatima Bellaredj à me rejoindre. Tu es déléguée générale de la Confédération générale des Scop. Fatima Bellaredj précise : Et des SCIC. Florian Perret reprend : Des SCIC. À ne pas oublier, surtout ce soir. On a beaucoup de SCIC dans la salle. Et donc, première question pourquoi c'est important pour la CG Scop d'être présent sur ces nouveaux acteurs que sont les plateformes coopératives ? Est-ce que tu as des réactions par rapport à des débats qu'on a pu avoir aussi en amont ? Et puis après, je te poserai la question de l'heureux lauréat. Fatima Bellaredj prend la parole : Merci. Bonjour à toutes et à tous. Moi je suis très heureuse d'être là, très heureuse, pourquoi ? Je vais vous le dire. Je fais un peu de teasing. Non je vais vous le dire, parce que ce que vous faites ici met en avant en fait l'innovation et l'innovation sociale en particulier. Et avec la Coop des communs, ce qui est vraiment intéressant pour nous, puisque la plupart des projets qui sont là ont fait le choix du statut coopératif. C'est pour ça que vous vous appelez Coop des communs évidemment. Mais l'enjeu pour nous, c'est que vous êtes un peu cette recherche développement sur des sujets qui sont en friche et qui ont fait l'Enercoop. On parlait tout à l'heure, en tout cas, l'Enercoop d'il y a quinze ans qui est toujours présent. Mobicoop, je ne sais plus quel âge vous avez, mais au moins, quatre ans, seulement, mais vous avez eu une ascension fulgurante. C'est ce qui nous intéresse en tout cas. On construit ici les modèles de demain sur des enjeux de transition, que ce soit en matière écologique, numérique, alimentaire, de mobilité évidemment. Et ce qui nous plaît énormément puisque je représente les Scop et les succès que vous faites. Vous avez fait le choix du statut coopératif et en particulier du statut SCIC, Société Coopérative d'Intérêt Collectif qui vous permet en fait de travailler ce collectif et de gagner en force. Donc c'est pour ça que je suis très heureuse d'être d'être là et de pouvoir remettre un prix ce soir. Florian Perret prend la parole : Et un plaisir très très partagé. Et du coup, parmi nos quatorze candidats, vers qui vous êtes-vous tournés ? Fatima Bellaredj annonce : D'abord, je veux remercier ceux qui étaient dans le jury parce que j'avoue que je l'étais pas. Je suis leur simple représentante et donc le choix s'est porté sur sur un très très beau projet évidemment, qui va devenir très très grand. Voilà. Et j'ai le plaisir de le remettre à la SCIC Osuny, que je ne me trompe pas, voilà, qui est là. Et je ne vais pas m'aventurer parce que c'est le propre de l'innovation, à expliquer. Je pense que tu le feras beaucoup mieux que moi. Alors, on se tutoie, mais on se connaît depuis tout à l'heure, même si on s'était déjà croisés. Et donc voilà, je te laisse présenter le projet. Arnaud Levy prend la parole : Merci. Merci beaucoup pour ce prix et ce soutien. Alors Osuny c'est pas encore une SCIC. On est une SCOP qui s'appelle noesya et on porte ce projet de développement commun numérique, de production pour l'enseignement supérieur et pour la recherche. Le plan, c'est de décarboner les sites web des universités françaises. Il y a 250 établissements d'enseignement supérieur en France. Ils opèrent tous des sites et ces sites aujourd'hui, ils ne sont pas très bons. Ils ne sont pas très bons parce que faire du numérique de bonne qualité, ce n'est pas très simple. Donc avant de créer noesya, qui est une structure toute fraîche démarrée en septembre de l'année dernière. On vient de finir notre premier fiscal. Donc avant de faire ça, on a 20 ans d'entrepreneuriat derrière nous, pour des marchés, pour les marchés du luxe et de la beauté. Et on a fait de la tech, On a fait des outils, on a fait des plateformes. En fait, on sait comment faire du Web à un assez bon niveau en termes d'ergonomie, en termes de rendu et en termes de robustesse, sécurité notamment. Maintenant, la question, elle est beaucoup plus ambitieuse. Comment on fait, comment on fait du numérique qui soit vraiment bénéfique, qui crée pas autant de problèmes qu'il n'en résout. Et donc on a un certain nombre de critères. Ça doit être d'abord un numérique accessible aux personnes en situation de handicap. Ça doit être un numérique sobre, avec une empreinte carbone la plus faible possible. Ça doit être un numérique de bonne qualité. C'est à dire, il ne faut pas que ce soit éco moche, il faut que ce soit sobre et accessible, mais beau et agréable à utiliser avec une expérience utilisateur qui soit vraiment très fluide. Et puis, il faut que ce soit un numérique souverain, un numérique sur lequel on n'a pas de dépendance à des acteurs externes, dépendance technique, dépendance juridique. Il faut qu'on puisse opérer de manière autonome. Il faut que ce soit un numérique open source, un numérique libre et il faut que ce soit un numérique gouverné par la communauté qui l'utilise, donc un commun. Et puis on ne l'a pas intégré vraiment comme une valeur, mais c'est presque obligatoire pour tous les projets, il faut que ce soit sécurisé et respectueux des données personnelles et ça implique un certain niveau d'opérations et une communauté d'acteurs pour qu'on ne soit pas dans un joli bricolage, mais dans quelque chose qui en fait surperforme le reste du marché. Et je crois que c'est un élément. C'est l'objectif qu'on s'est fixé avec Osuny. Alors on a un prototype avec l'IUT Bordeaux, Montaigne, merci à l'IUT, qui tourne et qui montre que tout n'est pas 100 % réussi, mais on a un très bon niveau d'accessibilité, on a un site qui est très sobre, une bonne souveraineté. On a un CDN suisse dans l'histoire, donc ce n'est pas parfaitement français, mais c'est européen. Et puis ça va venir, Scaleway arrive avec un CDN normalement. Voilà, on a montré et là on est à la phase où avant de faire une SCIC avec les parties prenantes, eh bien on est dans la consolidation des appuis. Quels acteurs sur le territoire ? Les différents territoires vont s'emparer de cet outil pour doter les écoles, les universités. Parce qu'on est six chez noesya, on ne va pas tout faire tout seul. Donc comment les acteurs vont s'emparer de cet outil ? Et puis comment les universités, les écoles, les laboratoires vont décider de l'utiliser. Et puis que cet outil, devienne une norme, un standard pour faire des sites de bonne qualité dans l'enseignement supérieur et puis éventuellement d'autres sujets. Et là, à ce moment-là, ça pourra devenir une SCIC, ça sera le début et en même temps un achèvement déjà. Merci beaucoup. Florian Perret prend la parole : Un grand merci pour ce beau projet. Merci Fatima pour ce soutien à une jeune plateforme coopérative.