Valérie Deruelle, psychosociologue et Jean-Luc Metzger, sociologue, analysent les incitations à pratiquer la sobriété numérique, suggérant que la gouvernance du système sociotechnique soit partagée entre pouvoirs publics, collectifs de citoyens et entreprises du numérique.
"Face à l’impératif de réduire les empreintes des activités humaines, les incitations à pratiquer la sobriété se multiplient, notamment dans le secteur du numérique. Pourtant, en appeler, de façon indiscriminée, à la sobriété individuelle se révèle inapproprié – les usages individuels ne représentant qu’une faible part des empreintes –, ignore l’inégale distribution des responsabilités en matière d’empreintes, néglige l’importance des impacts sociétaux du numérique, et risque d’aggraver les inégalités ou d’en créer de nouvelles. Pour réduire durablement les empreintes du numérique, nous suggérons que la gouvernance du système sociotechnique soit assurée par la délibération entre des pouvoirs publics soucieux de réguler les acteurs du marché, des collectifs altruistes de citoyens, soucieux de définir leurs propres besoins, et les entreprises du numérique dans lesquelles les citoyens et les travailleurs auraient le même poids décisionnel que les actionnaires."
Comment les communs culturels sont passés du numérique aux territoires ?