Le principe fondateur de l'existence des communs de la connaissance a été soutenu en 2006 par Elinor Ostrom et Charlotte Hess dans un ouvrage intitulé "Understanding Knowledge as a Commons"1. Pour Charlotte Hess, la connaissance y est décrite comme "une ressource partagée, un écosystème complexe se heurtant à des dilemmes sociaux". Les communs de la connaissance sont des ressources partagées par un groupe de personnes et qui sont vulnérables aux dégradations et aux enclosures.
Les biens communs de la connaissance peuvent comprendre des œuvres de création littéraire ou artistique, des ressources éducatives, des publications ou des données scientifiques, etc. On peut parler de bien communs numériques de connaissances, Wikipedia en est un exemple parfait.
"Wikipédia vise à offrir un contenu librement réutilisable, objectif et vérifiable, que chacun peut modifier et améliorer. Son contenu est sous licence Creative Commons, il peut être copié et réutilisé sous la même licence, sous réserve d'en respecter les conditions. Les contenus sont fournis gratuitement, sans publicité, et sans recourir à l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs. Les rédacteurs des articles de Wikipédia sont bénévoles. Ils coordonnent leurs efforts au sein d'une communauté collaborative, sans dirigeant."2 (définition Wikipédia). Wikipédia est un commun numérique, c'est-à-dire "une ressource en accès partagé, produite de manière contributive et gouvernée de façon démocratique", comme l’explique Sébastien Shulz3, docteur et enseignant en sociologie et initiateur du Collectif pour une société des communs.
Les communs de la connaissance s'étendent aussi aux données scientifiques. Les licences comme l’Open Database Licence permettent de garantir l’ouverture et l’usage d’extraits de bases de données, comme par exemple OpenStreetMap4, un projet collaboratif de cartographie en ligne qui vise à constituer une base de données géographiques libre du monde (permettant par exemple de créer des cartes sous licence libre), en utilisant le système GPS et d'autres données libres, ou encore dernièrement les données sanitaires pour la crise du Covid.
Concernant l’éducation, autre élément essentiel des communs de la connaissance, on voit se développer les "Ressources éducatives libres" (REL). L'Unesco définit les REL comme "des matériaux d'enseignement, d'apprentissage ou de recherche appartenant au domaine public ou publiés avec une licence de propriété intellectuelle permettant leur utilisation, adaptation et distribution à titre gratuit."5