Revue de littérature #65

Podcast - Tout savoir sur Peertube !

Podcast Projets Libres, enregistré le 4 octobre 2023.

Dans ce long épisode, le podcast parle de l'histoire et de l'avenir de Peertube - lien externe, mais aussi de son lien étroit avec le Fediverse - lien externe, et du rapport aux créateurs de contenus.

Les sujets abordés lors de cette entrevue sont :

  • Une présentation de Framasoft
  • La genèse du projet Peertube
  • Ses modes de financement
  • La force de développement et l’animation de la communauté
  • Peertube et le Fediverse
  • Le rapport aux créateurs de contenu
  • La feuille de route

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La marchandisation de l'éducation

Biens communs ou biens marchands ? Plaidoyer pour « libérer » le numérique éducatif : article de Thierry Joffredo, responsable adjoint du pôle des applications et des utilisateurs de la Direction des systèmes d’information et de l’innovation de l’académie de Rennes, dans la dernière revue de l'AFAE, l'association française des acteurs de l'éducation. Selon lui, "le numérique à l’école est un contexte favorable à la marchandisation". Les "logiciels libres et communs numériques : plus qu’une alternative, une opportunité et une orientation stratégique nécessaire".

"La marchandisation de l’école trouve une manifestation visible dans la croissance du marché du numérique éducatif. Des acteurs du secteur marchand se positionnent auprès des écoles et établissements afin de leur fournir matériels, ressources et services (propriétaires et fermés) pour répondre aux prescriptions de l’Éducation nationale en matière de développement des usages en classe, avec des enjeux importants souvent négligés (indépendance, protection, sobriété). Une politique de promotion et de mise à disposition de « communs numériques » et des logiciels et ressources éducatives libres ouvre de nouveaux horizons, offrant plus de maîtrise et de libertés aux acteurs de l’éducation, tout en étant plus alignée avec les valeurs de transparence, de partage, d’émancipation et d’ouverture, consubstantielles de l’éducation. L’exemple de Toutatice, environnement numérique de la communauté éducative bretonne, construit à partir de briques logicielles libres et opéré par l’académie de Rennes en partenariat avec les collectivités locales, montre la voie à suivre depuis plus de quinze ans maintenant."

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Enseignement supérieur : les raisons du déclin de l’université

Article de Challenges de Christian Gollier le 19 décembre 2023

Absence de sélection à l’entrée, mode de financement, gestion… L’université française est en crise. Les jeunes fuient de plus en plus les facultés pour l’étranger ou des formations privées. Et le manque de moyens n’explique pas tout selon Christian Gollier, directeur général de Toulouse School of Economics, Collège de France.

"Au sein de la myriade d’investissements publics et privés, l’investissement dans l’éducation, s’il met bien en adéquation le niveau des formations aux besoins et aux possibilités des étudiants, est le plus rentable. Mais le cas des universités françaises est problématique. La massification des formations, le dogme de leur gratuité et de la non-sélection des bacheliers et la concurrence grandissante des grandes écoles et des universités étrangères sont autant de facteurs qui ont enfoncé nos facultés dans une crise permanente. La dépense publique par étudiant a chuté de 12 000 à 10 270 euros entre 2013 et 2021. Dans la plupart des universités, le service est très loin du standard international.

Le manque de moyens n’explique pas tout. Nos facultés restent essentiellement autogérées. Leurs présidents y sont élus par leurs pairs (avec les étudiants et le personnel administratif), ce qui crée un fort biais en faveur du statu quo et de « l’à-quoi-bonisme ».

L’élite scientifique, souvent très minoritaire, n’a pratiquement jamais eu voix au chapitre. Par expérience de ses échecs passés, celle-ci a depuis longtemps abandonné l’idée de livrer bataille et s’est souvent réfugiée dans des laboratoires hors de portée des soubresauts de la politique universitaire locale.

Le mode de financement public des établissements reste aussi fondé sur un principe de capitation, c’est-à-dire proportionnel au nombre d’étudiants inscrits. Les incitations à la qualité restent donc marginales, malgré les efforts du ministère. 

Les jeunes talentueux et informés fuient de plus en plus nos universités, pour souvent étudier à l’étranger. Le « tout-sauf-l’université » conduit de plus en plus de jeunes à préférer des bachelors du secteur privé, en forte progression malgré leur piètre qualité moyenne et leurs droits d’inscription élevés. Au moins y trouvent-ils des salles de cours et des services à la hauteur de leur sacrifice financier.

L’université française (hors IUT) a perdu 26 300 étudiants à la rentrée 2023 - lien externe. Sommes-nous condamnés au déclin scientifique et académique de notre pays ? 

Mais le cœur de l’attractivité d’une institution académique se trouve dans l’excellence de son équipe scientifique. La France est‑elle attractive dans cette dimension clé de sa prospérité future ? Un maître de conférences, premier grade après la thèse (bac + 9 au minimum), dispose d’un salaire net annuel de 24 000 euros.

En sciences économiques, la plupart des universités anglo-saxonnes recrutent à un niveau au moins 3 ou 4 fois supérieur, et les meilleurs jeunes chercheurs, ceux qui trouvent, sont recrutés à des salaires pratiquement dix fois supérieurs. Je le regrette, mais c’est la réalité

La capacité de ces universités à financer ce capital humain provient des droits d’inscription à la hauteur de ce que ces chercheurs exceptionnels sont capables d’offrir comme compétences à leurs étudiants. Un cercle vertueux, au moins pour ces dirigeants universitaires, se dessine donc, où l’excellence des formations permet d’accroître les droits d’inscriptions, qui permettent d’attirer les meilleurs enseignants, qui permet d’accroître l’excellence.

Le barème salarial académique, commun à toutes les disciplines et toutes les universités françaises, limite singulièrement notre capacité à faire émerger en France des champions à même d’offrir une réponse adaptée à la nouvelle donne académique internationale, où la France a décidé de jouer perdant. Est-ce par dogmatisme ou par peur de réveiller le dragon estudiantin endormi, Mai-68 restant une névrose nationale pour de longues décennies encore ?

La stratégie du ministère de l’Enseignement supérieur ces dernières années a été de conditionner de nouveaux moyens à des efforts en faveur de l’excellence scientifique. Cette stratégie ne peut porter ses fruits que sur le long terme. Elle nécessite aussi la reconnaissance de la diversité des ambitions, entre compétition internationale pour de grandes universités de recherche, et ambition de formations de qualité à ancrage local pour d’autres.

La France a besoin d’universités diverses, répondant à des demandes sociales et économiques de nature très différentes. Notre renaissance universitaire suppose moins de contraintes et plus d’incitations et de liberté entrepreneuriale pour les faire éclore."
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La recherche peut-elle rompre avec la bureaucratisation ?

Chronique du podcast de France Culture, "La question du Jour", avec Joël Laillier, Maître de conférences en sociologie à l’Université d’Orléans, chercheur au Centre Maurice-Halbwachs.

C'est une "révolution" qu'Emmanuel Macron entend mener en proposant une vaste réforme de l'organisation de la recherche en France. La création d'agences à l'échelle territoriale fait notamment partie du programme. De quoi soulager les chercheurs et chercheuses du poids de la gestion administrative ?

Pourquoi la recherche scientifique fait-elle l'objet d'autant de réformes ?

Joël Laillier tente de répondre à cette question  : "il y a l'idée que la science ne produit pas assez d'innovation et de croissance économique. Il faudrait alors gouverner les savants, pour qu'ils orientent leurs efforts de recherche vers des domaines ou des sujets qui sont susceptibles d'avoir des retombées économiques. La seconde, c'est l'idée que l'allocation des ressources économiques aux chercheurs est inefficace. Tandis que par un financement incitatif et compétitif, on pourra en fait sélectionner les meilleurs chercheurs et mieux financer leur recherche. La tendance va alors vers une politique de différenciation des laboratoires, des chercheurs, des établissements, de mise en compétition pour sélectionner les meilleurs."

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