Dans un récent article de La Libre, Olivier Vergeynst, directeur de l’Institut Belge du Numérique Responsable (INR), disait que « Le numérique ‘durable’ n’existe pas », estimant, en prenant l’exemple d’un smartphone, que son recyclage était encore beaucoup trop limité.
Le Directeur de l’INR préfère donc parler de « numérique responsable ».
Dans le cadre de la Shifting Economy, la stratégie de transition économique bruxelloise, nous avons aussi choisi cet angle de travail.
Le numérique responsable doit être :
🕵 Éthique : par exemple en portant des projets respectueux des droits humains et, en particulier, du droit au respect de la vie privée, notamment en n’impliquant pas de traçage des usager·e·s.
⚖ Démocratique : c’est-à-dire qui permet de se réapproprier les outils numériques, notamment via le mouvement du libre (open source, open data, open access).
🤝 Coopératif : on parle ici du mouvement des plateformes numériques qui s’inscrivent dans l’économie collaborative, c’est-à-dire qui poursuivent une finalité sociale et adoptent une gouvernance démocratique.
👨 🦽 Inclusif : qui doit être accessible à toutes et tous, qui lutte contre la fracture numérique.
🐪 Sobre. Ici, il faut contextualiser un peu plus… Les chiffres sont édifiants : l’industrie numérique mondiale consomme tant d’eau, de matériaux et d’énergie que son empreinte représente trois fois celle d’un pays comme la France ou le Royaume-Uni. Les technologies digitales mobilisent aujourd’hui 10 % de l’électricité produite dans le monde et rejetteraient près de 4 % des émissions globales de dioxyde de carbone (CO2), soit un peu moins du double du secteur civil aérien mondial.
Par sobriété numérique, il faut donc comprendre :
La sobriété des ressources nécessaires pour les équipements informatiques : cela vise l’éco-conception, la réparation et la réutilisation, le remanufacturing, le recyclage ;
La sobriété d’usage : pousser à moins d’usage inutile ou à un meilleur usage ;
La sobriété énergétique des appareils, serveurs, data-centers et des applications qui fonctionnent en permanence et génèrent des sollicitations inutiles du réseau, mais aussi des sites web, des logiciels et outils numériques, de façon à diminuer leur empreinte environnementale sans diminuer leur performance.
⚡ Pour y parvenir, la Shifting Economy met en place plusieurs mesures :
Évaluer l’impact de la digitalisation des entreprises et les orienter dans le numérique responsable Conditionner nos aides économiques, notamment de digitalisation, à des critères de numériques responsable
Soutenir des projets d’accompagnement à la digitalisation qui intègrent le numérique responsable Soutenir des projets du numérique à impact et responsable, via divers Appels à projets spécifiques
📱 C’est un défi important pour Bruxelles parce que le secteur du numérique y représente 8% du PIB. Faire comme si les nouvelles technologies allaient régler ce problème de soi-même ne me paraît pas être une option actuellement.
Comment la Région bruxelloise s'engage pour un secteur numérique responsable