Tribune de Frédéric Worms - lien externe : « L’Ecole normale supérieure est un incubateur de recherche engagée, mobilisons-la »
Extraits :
"Faisant écho aux appels des étudiants des grandes écoles à davantage de « connexion » à la société, le directeur de l’ENS prône l’ouverture et l’invention de nouveaux modèles face aux défis climatique et sociétal."
"On pourrait arguer que « grandes écoles » rime avec risque de repli ou d'entre-soi. L'époque exige, au contraire, l'ouverture et l'invention de nouveaux modèles. Les élèves des ENS demandent que leur recherche ait de l'impact. Et, de fait, l'école mobilise sa recherche, qui reste bien sûr fondamentale, pour l'inscrire dans la société. Les urgences l'exigent, les ressources - de savoir, de talent, de recherche - le permettent. Comment dès lors ne pas les mobiliser, les partager, au service de la société ?"
"Certaines conditions sont nécessaires pour ce défi.
1/ L'ouverture sociale n'est pas un mot d'ordre extérieur, c'est la raison d'être d'un cadre tel que le nôtre. Chacun, d'où qu'il vienne, doit avoir les moyens de remplir nos défis communs. Un rapport a été rendu sur l'ouverture sociale des ENS, et un plan d'action commence à être mis en œuvre, prolongeant le travail engagé avec l'ouverture d'un concours aux étudiants des universités.
2/ Assumer ce que l'on nomme l'« impact », entendu comme utilité pour la société mesurée par ses défis. Aujourd'hui, toutes les disciplines sont requises pour comprendre et contribuer à résoudre les enjeux scientifiques, techniques et historiques liés à la vie humaine. C'est toute l'ENS qui se mobilise, avec toutes ses disciplines, des arts aux sciences du vivant, en passant par l'informatique, la philosophie ou les sciences cognitives, au service des urgences qui nous lient autant qu'elles sont liées. Il s'agit de comprendre des problèmes nouveaux et de contribuer autant que possible à inventer les solutions nécessaires."
"C'est bien le rôle des humanités, dans une acception large qui n'exclut aucune des disciplines et qui les rassemble pour mettre l'humain à l'horizon de leurs avancées. L'Ecole s'en est donné les moyens, en devenant membre d'une nouvelle université de recherche, Paris Sciences et Lettres (PSL), ouverte sur d'autres établissements et sur le monde."
"En ces temps troublés, la capacité à proposer des cadres dans lesquels les talents peuvent s'épanouir et trouver du sens à leur action au service d'un bien commun est essentielle. On peut bien sûr créer des cadres nouveaux. Mais le comble serait de ne pas mobiliser ceux qui existent déjà."
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