Auteurs : Albane Gaspard - Chargée d'études, prospective, service bâtiment, Ademe (Agence de la transition écologique) / Jean-Christophe Visier - Conseiller prospective bâtiment et immobilier, CSTB, Ademe (Agence de la transition écologique)
Rénovation thermique, adaptation au vieillissement et au changement climatique... le 21e siècle demande un investissement inédit dans la gestion de notre parc de bâtiments existants pour l'adapter aux enjeux de demain. Mais qu'en est-il pour la construction neuve ?
Construire n'est pas un acte anodin sur le plan environnemental. On estime par exemple que les produits de construction et équipements représentent de 65 à 85 % de la totalité des émissions carbone liées au cycle de vie d'un bâtiment neuf.
Dans ce contexte, la question se pose : peut-on répondre aux besoins de bâtiments en utilisant mieux le parc existant ? Dans le cadre de « Transition(s) 2050 » , un vaste travail de prospective, l'Agence de la transition écologique (Ademe) a élaboré 4 scénarios, du plus sobre au plus technologique, qui permettraient d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.
En France, 8 % de logements vacants (soit 3 millions) sont vacants, c'est-à-dire inoccupés pour des raisons diverses (mise en location, en attente de règlement de succession, sans affectation précise...).
Le panorama de la sous-occupation du parc se renforce lorsqu'on prend en compte également les logements habités de façon occasionnelle, par exemple les résidences secondaires (10 % du parc) , ou les logements considérés comme sous-occupés (88 % des maisons individuelles et 45 % des logements collectifs).
4 millions de nouveaux logements d'ici à 2050
Le scénario le plus frugal des 4 élaborés par l'Ademe prévoit la construction neuve, entre 2015 et 2050, de 4 millions de logements. Le scénario où la construction neuve est poussée à son maximum, en imaginant un vaste programme de déconstruction-reconstruction de logements rendus obsolètes (notamment à cause de la métropolisation) implique quant à lui d'en créer 12 millions - plus de trois fois plus, donc. À titre de comparaison, notons que nous avons construit depuis trente ans environ 11 millions de logements.
Réutiliser l'existant, une diversité de solutions
Mieux utiliser l'existant s'impose donc comme une piste à creuser. Comment le faire advenir concrètement ? Pour cela, il faudra s'adapter à la diversité des ménages et des territoires.
Vers une nouvelle économie du bâtiment
Construire seulement lorsque nécessaire et après optimisation de l'existant aura des conséquences sur la filière économique de la construction neuve.
C'est un ensemble de nouvelles activités qu'il faut dès à présent imaginer.